Un festival qui fait confiance aux enfants

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This article was published 27/02/2016 (3562 days ago), so information in it may no longer be current.

Depuis 20 ans, le Festival international de films pour enfants de tous âges Freeze Frame valorise la perspective des plus jeunes et les incite à penser. Le cofondateur du festival, Pascal Boutroy, est un cinéphile de longue date.

“J’ai découvert le cinéma pour enfants dans les années 1990, quand j’ai travaillé comme critique de cinéma à Montréal. Surtout, j’ai découvert quelque chose d’extraordinaire: des films intelligents et sensibles. Et j’ai vu l’effet que cela pouvait avoir sur les enfants. Quand ils sortent de la salle, ils ont appris des choses à propos d’eux-mêmes.”

En 1996, nouvellement arrivés à Winnipeg, Boutroy et sa conjointe, Nicole Matiation, cofondent le festival Freeze Frame. En 20 ans le festival, qui met à l’affiche des films en plusieurs langues, y compris le français, est devenu le festival de cinéma le plus fréquenté au Manitoba, avec entre 6,000 et 8,000 participants chaque année.

Boutroy attribue le succès du festival à la diversité de la programmation.

“Certains films pour enfants, surtout des productions scandinaves et allemandes, présentent une qualité formidable. Je les ai trouvés incroyables. On parle de films de cinéphiles, mais pour des enfants et des adolescents. Dans une année donnée, on peut avoir des films animés, des documentaires, des comédies, des drames et je dirais même des films expérimentaux.”

Le passionné du cinéma considère que la diversité des choix présentés cadre bien avec la diversité du public. “Les enfants ne constituent pas une seule catégorie, comme on les présente souvent. Ils sont des êtres humains avec une grande diversité. Les films pour enfants qu’on voit le plus souvent ne touchent pas à cette diversité, mais nous essayons de le faire autant que possible. Winnipeg se prête exceptionnellement bien à ce genre de festival, parce qu’on y trouve un mélange si divers d’individus et de cultures.”

Boutroy considère qu’un film pour enfants qui vaut la peine d’être vu doit aller au-delà des clichés sur les contes de fées, les super-héros et les drames d’école. “Un bon film pour enfants va raconter un histoire du point de vue de l’enfant. Ça peut donner des situations absurdes, mais on est dans les pensées de l’enfant, et c’est comme ça que ça fonctionne.”

Se focaliser sur un public jeune ne signifie pas non plus s’éloigner des sujets tristes ou compliqués. “Si on se focalise sur les histoires individuelles, on peut littéralement tout aborder. Il y a un film en particulier cette année, Bekas, où on suit deux orphelins kurdes qui fuient la persécution. Ils voient un film de Superman, et par la suite veulent aller à New York pour trouver Superman et lui demander de tuer Saddam Hussein — sauf qu’ils n’ont pas de passeports, ni d’argent, ni de moyens de transport. L’histoire est basée sur le vécu du réalisateur. Oui, il y a des obstacles. Oui, on voit la vraie situation des enfants en zone de guerre, on voit qu’il y a la persécution et des gens qui nous veulent du mal. Mais c’est aussi un film très drôle.

“Souvent des adultes avaient des inquiétudes à propos des films qu’on montre. Mais quand ils sortent de la salle, ils sont conquis. En fait, nous n’avons peur de rien.”

Le Festival international des films pour enfants de tous âges Freeze Frame se déroule surtout au Centre culturel franco-manitobain, 340 boulevard Provencher, du 6 au 13 mars. Certains films seront projetés à la Cinémathèque du Winnipeg Flim Group au 100, rue Arthur. Pour obtenir de l’information plus détaillée ou pour réserver des billets, contactez le festival sur Internet à freezeframeonline.org ou par téléphone au 204-949-9355.

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— de La Liberté pour le Winnipeg Free Press