C’est au tour des missionnaires africains

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Depuis une vingtaine d’années, la contribution de prêtres missionnaires venus d’Afrique est toujours plus évidente dans le diocèse de Saint-Boniface. Joseph Nnadi, professeur retraité de l’Université de Winnipeg, a réfléchi à ce phénomène (1).

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This article was published 10/08/2019 (2302 days ago), so information in it may no longer be current.

Depuis une vingtaine d’années, la contribution de prêtres missionnaires venus d’Afrique est toujours plus évidente dans le diocèse de Saint-Boniface. Joseph Nnadi, professeur retraité de l’Université de Winnipeg, a réfléchi à ce phénomène (1).

Il aime dire de l’abbé d’origine haïtienne Jean-Baptiste Georges, qui séjournait à Saint-Boniface durant les vacances d’été de 1945 à 1949, qu’il s’agit du « premier prototype de missionnaire africain » à Saint-Boniface: « L’archevêque Georges Cabana le faisait venir ici pendant l’été pour l’aider à convaincre les Noirs qui habitaient Saint-Boniface et peut-être aussi Winnipeg de venir à l’église. Les Noirs comme les Autochtones se sentaient négligés, méprisés, déçus… Cet archevêque a devancé les autres. »

Il aura fallu attendre le début des années 1990 pour voir d’autres prêtres africains arriver à Winnipeg, sous l’impulsion de l’archevêque Antoine Hacault. « Aujourd’hui, sous la gouverne de l’archevêque de Saint- Boniface Mgr Albert LeGatt, il y a 61 prêtres en ministère actif, dont 16 sont africains. »

Ce phénomène est appelé « l’évangélisation en sens inversé ». Dans les années 1960, l’évangélisation allait de paire avec la colonisation. « À l’origine du mouvement, l’évangélisation se faisait dans un sens, un peu partout vers l’Afrique et le tiers-monde. Maintenant, les missionnaires quittent l’Afrique pour aller dans les pays où l’Église catholique existe de longue date. L’Afrique a des missionnaires parce qu’elle avait reçu des missionnaires. On voit ce phénomène en France, en Italie, en Angleterre, au Canada… »

C’est en 1995 que le Pape Jean-Paul II a officialisé le rôle que joue l’Église en Afrique. Dans son exhortation apostolique Ecclesia in Africa, il qualifie l’Église en Afrique « d’Église missionnaire, d’Église de mission qui devient elle-même missionnaire ».

La messe est dite. Le diocèse de Saint-Boniface a donc suivi le mouvement. Sur le terrain, par contre, les choses se compliquent, estime Joseph Nnadi : « Les missionnaires africains souffrent des clichés que les gens ont sur eux. Il y a une mentalité non pas d’hostilité mais de méfiance à l’égard des Noirs, quelle que soit leur profession. Ils doivent se justifier, prouver qu’ils sont capables, compétents.

« En ce qui concerne les prêtres noirs, il y a des fidèles qui se plaignent parfois parce qu’ils pensent que le prêtre apporte avec lui un catholicisme africain. Ce que je veux souligner, c’est qu’ils sont ici par l’autorité, non seulement de l’évêque de leur diocèse, mais aussi du pape, de tous les papes. Il n’y a pas deux catholicismes. Il n’y a pas de catholicisme africain, canadien, français… »

En 2003, le prédécesseur de Mgr LeGatt, Mgr Émilius Goulet, a accueilli trois sœurs religieuses d’une congrégation nigériane appelée The Handmaids of the Holy Child Jesus (les Servantes du Saint Enfant Jésus).

« Ce sont des missionnaires religieuses. En ce moment, elles sont au nombre de 11. Elles vivent dans le couvent à côté de l’archevêché et s’occupent des services d’ordre pratique pour l’archevêché. Elles se rendent dans les hôpitaux et vont parfois travailler dans des régions éloignées dans le Nord. »

Le professeur de l’Université de Winnipeg aime citer le Père Stan Chu Ilo, un prêtre missionnaire africain, également professeur à Toronto : « Il soutient que le plus grand miracle de l’histoire du christianisme contemporain, c’est la croissance faramineuse du catholicisme en Afrique noire. C’est vrai. Il n’y a jamais eu autant de vocations en Afrique. Sans ça, la perspective historique le montre bien, on aurait fermé beaucoup d’églises dans le monde entier, surtout en Europe et en Amérique du Nord.

« Le passé influe beaucoup sur le présent. Quand on comprend certains aspects du passé, on comprend mieux la situation actuelle. L’activité missionnaire historique commençait de l’Europe vers l’Afrique et maintenant, depuis quelques décennies, le mouvement est inversé. Qui sait, peut-être que dans 50 ans, le mouvement s’inversera encore. »

(1) Joseph Nnadi a donné un exposé à ce sujet lors du 85e congrès annuel de la Société canadienne d’histoire de l’Église catholique, en octobre 2018, à Winnipeg. Il a également écrit deux ouvrages, Les pionniers noirs de Saint-Boniface, autoédité et sorti en 2008 et From Convert to Missionary, aux éditions Guardian Books, publié en 2016.

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