‘Quand les racines sont solides et profondes…’
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Au sein de la communauté francophone du Manitoba, une nouvelle voix s’élève pour célébrer la richesse de la diversité et la force de la mémoire. L’association Racines et horizons d’immigrants francophones (RACIF) vient de voir le jour au mois d’octobre.
Cette idée est le fruit d’un travail de réflexion et de passion mené par Marielle Lifandi-Vieira, française venue d’Alsace et d’origine gabonaise installée à Winnipeg depuis 2023. Son ambition: créer un espace où les histoires, les langues et les cultures des différentes communautés francophones issues de l’immigration se rencontrent, se transmettent et s’enracinent durablement.
“L’association est née d’un profond désir de préservation, de transmission et de valorisation des richesses culturelles des communautés francophones issues de l’immigration,” explique Marielle Lifandi-Vieira.
Marta Guerrero photo
Marielle Lifandi-Vieira, fondatrice de l’association Racines et horizons d’immigrants francophones
Arrivée récemment au Canada, elle travaille au sein de la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM) et siège au conseil consultatif du sous-ministre de l’Immigration du Canada. Engagée depuis toujours pour la francophonie, elle dit ne pas se considérer comme un “porte-flambeau,” mais comme une “fervente défenseure de la francophonie.”
Le projet de RACIF s’ancre dans une conviction simple, transmise par sa grand-mère: “Quand les racines sont solides et profondes, il n’y a aucune raison de craindre le vent.” Cette phrase, devenue un mantra, illustre l’esprit même de l’association. “Nos racines, nos histoires, nos cultures sont précieuses,” insiste Marielle Lifandi-Vieira. “Connaître ses racines, c’est donner la force de construire son avenir.”
La genèse du projet remonte à février 2025, au moment du Mois de l’histoire des Noirs.
“Je me suis dit que ce ne serait pas anodin de créer une association qui regrouperait toutes les communautés francophones issues de l’immigration,” se souvient la fondatrice. “Je suis convaincue que l’identité se nourrit de la mémoire: rendre quelqu’un fier de ses origines, c’est renforcer la confiance en soi et l’ouverture aux autres.”
Un espace pour toutes les générations
Si l’association s’adresse d’abord aux jeunes générations, elle souhaite réunir un public bien plus grand. “On est des enfants nés de parents francophones immigrants, ou arrivés jeunes au Canada, qui peuvent à tout moment s’interroger sur leur identité culturelle,” observe la fondatrice. Selon elle, “il vaut mieux les ‘enraciner’ très tôt, pour ne pas qu’ils se perdent.”
Mais RACIF n’oublie pas les adultes et les aînés, ces “gardiens de la mémoire”. Marielle Lifandi-Vieira refuse le terme de “déracinement”, qu’elle juge trop dur : “Certains ont simplement un sentiment de déconnexion et cherchent à recréer des liens avec leurs sources.” Les aînés, quant à eux, “sont indispensables, car sans eux, il n’y a pas de mémoire, il n’y a pas de racines.”
L’association se veut donc inclusive : un lieu où chacun, qu’il soit nouvel arrivant, enfant de l’immigration ou tout simplement curieux de découvrir d’autres cultures, peut venir comprendre, partager et apprendre.
Des activités pour apprendre et se souvenir
L’association RACIF entend traduire sa mission en actions concrètes: ateliers culturels, événements artistiques, projets éducatifs et moments de rencontre.
Parmi les premières idées évoquées figurent: des ateliers de cuisine et mémoire, où les aînés partageraient les recettes de leur enfance ou de leur pays d’origine; des cours de langues vernaculaires comme le bambara, le bamiléké, “ou même l’alsacien” rajoute la fondatrice; mais aussi des ateliers de contes, danses et percussions pour transmettre la mémoire de manière ludique aux plus jeunes.
“C’est vraiment promouvoir une diversité, qu’elle soit linguistique, culinaire ou historique,” explique Marielle Lifandi-Vieira. “Certains jeunes ici n’ont aucune idée de l’histoire de leur pays d’origine. C’est important de leur parler des rois, des mythes, des héros, des chemins parcourus.”
Chaque activité vise à reconnecter les personnes à leurs origines, à redonner un sens à la mémoire et à la transmission. “Transmettre une mémoire ferme et solide, c’est offrir un ancrage à ceux qui se sentent un peu déconnectés,” résume-t-elle.
Le rôle essentiel des parents
Dans son projet, la fondatrice insiste aussi sur le rôle des familles. “La transmission ne peut se faire sans les parents. Ce sont les premiers passeurs de mémoire,” rappelle-t-elle. RACIF souhaite donc leur offrir un espace et des outils pour partager leurs histoires, récits et traditions.
“Dans le train du quotidien, on peut oublier l’essentiel: donner des bases solides à nos enfants. Les bases solides, ce sont leurs racines.”
Une aventure née d’un élan collectif
Si l’idée initiale vient de Marielle Lifandi-Vieira, la création de RACIF s’est rapidement transformée en aventure collective. “Je ne voulais pas être seule.” raconte-t-elle. “Si d’autres y croient comme moi, j’avais besoin qu’ils s’associent à moi.”
Et l’enthousiasme a été au rendez-vous. En l’espace de deux mois, un bureau de onze membres a vu le jour. “J’ai présenté le projet à des amis, à des collègues, à des gens d’horizons variés, et je sentais l’engouement,” confie Marielle Lifandi-Vieira. Le bouche-à-oreille a fait le reste.
L’association a été enregistrée officiellement à l’automne 2025. “Les statuts ont été rédigés en septembre et validés début octobre,” précise-t-elle. Elle souligne durant l’entrevue sa profonde reconnaissance aux membres du bureau qui ont cru dans son projet et l’ont accompagnée depuis le début.
Voir plus loin que le Manitoba
Si l’association RACIF est née à Winnipeg, son horizon, lui, est plus vaste. Marielle Lifandi-Vieira rêve d’un projet qui dépasse les frontières provinciales: “Je la vois au-delà du Manitoba, parce que l’immigration francophone ne se limite pas à une seule région du Canada.” À terme, elle souhaite que l’association soit portée par les jeunes eux-mêmes. “J’aimerais que cette jeune génération soit celle qui la porte au final.”
Le lancement officiel de l’association est prévu pour le 19 décembre 2025, une date symbolique qui marquera la présentation publique de l’organisme et de ses premières activités.
— de la Liberté pour le Free Press