À coeur ouvert
La première opération à coeur ouvert du Manitoba a eu lieu, à l’Hôpital Saint-Boniface, il y a 55 ans
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Hey there, time traveller!
This article was published 08/03/2014 (4283 days ago), so information in it may no longer be current.
EN février 1959, le docteur Morley Cohen a ouvert la cage thoracique d’Eugène Chanel, afin de réparer ce qu’il présumait être une perforation congénitale dans les caves inférieures du coeur de son jeune patient, âgé de seulement cinq ans. Eugène Chanel était par ailleurs branché à un coeur-poumon artificiel, un des premiers appareils du genre.
Au moment prévu, le cardiologue winnipégois a fait arrêter les battements de coeur, pour inspecter l’organe. Plus de cinq heures de travail ardu plus tard — une chirurgie qui n’était pas sans complications — Eugène Chanel est sorti indemne de la salle d’opération, bien que préalablement, on avait estimé ses chances de survivre à pas plus de 50 pour cent.
C’est ainsi que s’est déroulée la toute première opération à coeur ouvert sur le sol manitobain, à l’Hôpital Saint-Boniface.
“Sans cette opération, je ne peux pas imaginer ce qui me serait arrivé, lance Eugène Chanel. Le défaut au coeur avec lequel je suis né avait retardé ma croissance. Le jour de l’opération, je ne pesais que 28 livres. J’étais chétif, tout petit et faible. La chirurgie m’a permis de vivre une vie normale. En mai, trois mois plus tard, mon poids avait déjà presque doublé.
“La seule chose qui a été affectée en permanence est ma voix,” poursuit le Franco-Manitobain natif de Notre-Dame-de-Lourdes. “Aujourd’hui, elle est un peu rauque à cause de la trachéotomie qu’on a dû faire en urgence pendant la chirurgie, parce que je ne recevais pas suffisamment d’oxygène. Les tubes, qui à cette époque étaient en caoutchouc, m’ont légèrement abîmé les cordes vocales. J’ai même développé une infection. Je me souviens à peine de l’opération, mais j’ai encore d’excellents souvenirs des infirmières qui ont pris soin de moi durant ma convalescence.
Elles m’ont beaucoup gâté.”
Une évolution constante
Directeur général du programme des sciences cardiologiques de l’Hôpital Saint-Boniface, le docteur Alan Menkis estime pour sa part qu’Eugène Chanel était “un garçon chanceux.”
“Le docteur Morley Cohen est un des pionniers de la chirurgie à coeur ouvert,” expliquet- il. “Ses recherches à l’Université du Minnesota, sous la direction du célèbre cardiologue américain Walton Lillehei, ont conduit au développement du coeur-poumon artificiel. C’était Cohen qui avait compris qu’un enfant n’aurait besoin que d’un faible débit sanguin pour demeurer en vie durant une chirurgie à coeur ouvert. Ce Winnipégois a contribué énormément au développement de la chirurgie cardiaque.
“Quelque 55 ans plus tard, une chirurgie comme celle qu’a subi Eugène Chanel est devenue tout à fait routinière,” poursuit-il. “Partout au monde, seulement un pour cent des patients en succombent. L’équipement chirurgical est nettement supérieur. L’anesthésiologie a connu de grandes avancées, et les techniques chirurgicales aussi. Nous n’avons plus entre autres besoin d’ouvrir la cage thoracique pour opérer le coeur.
“Avant tout, les médecins cardiologues ont accès à toute une gamme d’appareils diagnostics avant même de prendre le scalpel en main,” poursuit-il. “En 2014, un médecin peut faire appel à une échographie, un tomodensitomètre (scan C-T) ou encore à une image captée par résonance magnétique (IRM). Sans ces machines, il fallait ouvrir le coeur, en explorant l’organe à tâtons pour trouver le défaut qu’on soupçonnait être présent. Très souvent, on découvrait un problème inopérable, et le patient en mourrait.”
Pour sa part, Eugène Chanel se dit “extrêmement reconnaissant” du travail du docteur Cohen et de son équipe.
“Morley Cohen était un pionnier explorant un terrain inconnu, tout comme la NASA qui, à la même époque, commençait ses premières explorations spatiales,” affirme-t-il. “Ce médecin a non seulement développé la technologie qui a permis de m’opérer, mais a formé les médecins, l’anesthésiste et toute l’équipe d’infirmières, qui devaient apprendre et maîtriser de nouvelles techniques. Ils ont mis en place un système qui a probablement prolongé ma vie. Aujourd’hui, je suis à la retraite. Et les seules difficultés cardiaques que j’éprouve sont celles des gars de mon âge.”
— de La Liberté pour le Winnipeg Free Press
redaction@la-liberte.mb.ca
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Updated on Saturday, March 8, 2014 9:22 AM CST: Corrects accented characters, fixes cutlines