Témoignage de survivantes de l’Holocauste à l’USB

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Le père Patrick Desbois, un prêtre catholique français réputé pour son travail de recherche sur l’Holocauste, en est convaincu: “Les génocides ne commencent pas avec les chambres de gaz. Ils commencent plutôt par des petits manquements de respect.” Des petites indignités comme celle qui restera gravée à jamais dans la mémoire de Régine Rubinfeld Frankel.

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This article was published 05/12/2015 (3646 days ago), so information in it may no longer be current.

Le père Patrick Desbois, un prêtre catholique français réputé pour son travail de recherche sur l’Holocauste, en est convaincu: “Les génocides ne commencent pas avec les chambres de gaz. Ils commencent plutôt par des petits manquements de respect.” Des petites indignités comme celle qui restera gravée à jamais dans la mémoire de Régine Rubinfeld Frankel.

On est en 1942. La jeune Régine, âgée d’une dizaine d’années, est partie de la maison où sa famille se cachait, avec un carnet de rations, chercher des vivres dans la ville la plus proche. Au lieu de retourner à pied avec ses sacs — un trajet de huit kilomètres — elle a décidé de prendre le bus. Mais le chauffeur, une connaissance, exige qu’elle descende plusieurs kilomètres avant son arrêt, alors que la nuit tombe.

“Même maintenant quand j’en parle, j’ai envie de pleurer, parce que je me demande toujours pourquoi il n’y avait pas une seule personne dans ce bus qui a dit: ‘Laisse-la!’ ”

Ruby Irene Pratka photo
Régine Rubinfeld Frankel, à gauche, et sa sœur Rachel Rubinfeld Fink.
Ruby Irene Pratka photo Régine Rubinfeld Frankel, à gauche, et sa sœur Rachel Rubinfeld Fink.

Régine Rubinfeld Frankel et sa sœur, Rachel Rubinfeld Fink, ont raconté leurs souvenirs lors d’une conférence intitulée “Plus Jamais”, présentée à l’Université de Saint-Boniface le 9 novembre.

Régine Frankel, 85 ans, lance: “On ne pouvait pas s’imaginer dans les rêves les plus fous que dans l’an 2015 nous serions ici à St-Boniface pour vous raconter ce que nous avions vécu.”

Les sœurs et leur frère ainé, Georges Rubinfeld, grandissent dans une famille juive à Belfort, dans l’Ouest de la France, non loin de la frontière suisse. Leur père tient à avoir des musiciens dans la famille, et les trois enfants deviennent des artistes connus. Régine Frankel se souvient: “Nous étions partis pour faire une belle carrière musicale, mais tout d’un coup, en 1940, la guerre éclate et tout s’arrête.”

Leurs vies, auparavant rythmées par l’école et les répétitions, deviennent rythmées par les sirènes des raids aériens. La situation est d’autant plus dangereuse parce qu’en tant que juifs français, ils peuvent être déportés d’un moment à l’autre. La famille n’avait pas de voiture, et le père des enfants, handicapé, marchait avec difficulté. Ils sont finalement partis vers Tulle, dans la France non occupée, à neuf dans une voiture avec des amis de la famille, sans aucun bagage mais grandement soulagés. Toutefois leur tranquillité relative n’a pas duré.

Rachel Fink raconte; “Les Nazis commençaient leur œuvre tout doucement. Il y avait un couvre-feu, il y avait interdiction d’avoir des téléphones. On a dû s’enregistrer comme juifs. Un jour ils nous ont obligés de quitter la ville pour nous placer en ‘résidence forcée.’ Aucun moyen de savoir quand les Nazis viendraient nous chercher.” Pire, aucun des voisins n’osait prendre le risque de cacher la famille Rubinfeld de façon permanente. Comme il fallait essayer de vivre normalement, l’école et les concerts ont repris, dans l’ombre des Nazis. Régine Frankel raconte que les deux sœurs ont joué pour les élèves de leur école, pendant que deux rangs de soldats ennemis, assis en avant les regardaient. “Je ne comprends toujours pas comment on a fait, on avait tellement peur.”

La famille est passée proche d’être déportée à plusieurs reprises, se cachant dans les bois avoisinants. Après la guerre, elle a appris que tous leurs parents en France avaient été déportés et tués.

Pour Régine, l’angoisse a pris fin quand elle a vu une colonne de soldats allemands, devenus prisonniers des alliés, marcher devant leur maison. “Il y en a qui criaient, ‘Wasser! Wasser! De l’eau! De l’eau!’ Et ma mère nous a demandé de donner de l’eau à des hommes qui, quelques mois auparavant, n’auraient pas hésité à nous tuer. Je suis fière que nous n’avions pas perdu notre humanité.”

Les sœurs et leur frère aîné sont arrivés à Winnipeg en 1947 ne connaissant rien du pays à part la chanson Ma cabane au Canada de Line Renaud. Rachel Fink et Georges Rubinfeld, maintenant décédé, sont restés à Winnipeg. Régine Frankel est partie travailler à Montréal, rejoignant sa sœur à Winnipeg des années plus tard. Elles partagent leur histoire dans des conférences et dans des écoles. Régine Frankel explique: “Je ne me rappelle pas de ce que j’ai fait hier, mais quand je vous raconte ce qu’on a vécu, c’est comme si j’étais là-bas et je le revivais. Ça fait mal, mais on continue à partager. On a un message. Il faut s’entraider et il ne faut pas être indifférent envers l’autre.”

presse3@la-liberte.mb.ca

 

— de La Liberté pour le Winnipeg Free Press

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